À quel âge bébé se retourne ? Conseils & astuces

À quel âge bébé se retourne est une question que se pose beaucoup de parents et de professionnels de la périnatalité ! Elle est parfaitement légitime puisque le retournement est l'un des premiers grands mouvements volontaires du nourrisson. C’est une étape cruciale du développement moteur qui marque une progression importante dans son autonomie, indispensable aux étapes suivantes comme le fait de ramper, faire du 4 pattes ou marcher. Mais à quel âge bébé commence-t-il à se retourner ? Et comment l'accompagner sans précipiter les choses ? On fait le point dans cet article !

Le retournement : une étape clé du développement moteur

Le retournement est une étape essentielle du développement psychomoteur du bébé. Elle repose sur le renforcement musculaire du tronc et de la tête, ainsi que la coordination des mouvements entre le haut et le bas du corps.


Avant de se retourner du dos au ventre ou du ventre au dos, bébé passe par plusieurs acquisitions motrices. Elles vont se faire grâce à plusieurs réflexes archaïques centraux dans le fait de peu à peu être en capacité de se retourner. il s’agit notamment :


  • du réflèxe de retournement segmentaire qui aide le bébé à se retourne lorsqu'il est sur le côté (d'où l'importance de mettre aussi régulièrement les bébés sur le côté) ;
  • du réflexe de Galant : en stimulant un côté du dos, le nourrisson incurve son tronc, un mouvement précurseur du retournement ;
  • du réflexe tonique asymétrique du cou (RTAC) : lorsque la tête tourne d'un côté, le bras du même côté s'étend tandis que l'autre se fléchit. Ce réflexe améliore la coordination oeil-main et contribue ainsi à aider bébé à amorcer des rotations.


Au fil des semaines et grâce aux stimulations de son environnement, ces réflexes s’intègrent pour laisser place à des mouvements plus contrôlés de la part du nourrisson. La bonne intégration de ces réflexes permet à l'enfant d'acquérir progressivement des habiletés motrices essentielles. Elles vont lui permettre d’enchaîner petit à petit les étapes motrices qui le mèneront à la position debout puis la marche.

Le développement moteur de bébé par étapes

Les étapes du développement moteur de bébé sont extrêmement importantes. Ces étapes et la bonne intégration des réflexes archaïques sont le signe du bon développement du cerveau de bébé. Tout retard de plus d'un mois sur ces étapes est donc le signe que bébé a besoin d'une consultation et d'une prise en charge, pour éviter de laisser les enfants prendre du retard dans chacune de ces étapes.


De la naissance à 3 mois : bébé découvre son corps et réalise des mouvements réflexes, mais, les changements de semaine en semaine sont très conséquents sur cette période de sa vie. En résumé, on peut retenir qu'il faut à l'issue de cette étape, qu'il ait pu développer la tonicité de son dos et de sa tête, lui permettant à 3 mois de tenir sa tête entre 45 et 90°.


Entre 3 et 6 mois : c'est l'étape cruciale du retournement, grâce au renforcement des muscles du tronc et du cou. Il passe ainsi du plat-dos au plat-ventre !


Entre 6 et 9 mois : à cette étape bébé va explorer le fait de ramper, puis la marche à 4 pattes, avant de s'asseoir et développer sa motricité fine.


Entre 9 et 12 mois : bébé va désormais passer de la marche à 4 pattes à celles de l'ours (en soulevant les fesses et en décollant les genoux du sol) avant de se mettre debout et de marcher !

Motricité libre et retournement chez le nourrisson

Favoriser la motricité libre est essentiel pour un retournement naturel et fluide. Mais contrairement à ce que l’on croit souvent, la motricité libre ne signifie pas simplement "laisser faire". Il faut proposer un environnement adapté pour soutenir des mouvements de qui vont permettre la bonne stimulation puis l'intégration des réflexes archaïques, laissant ensuite peu à peu place à des mouvements volontaires.


Inspirée par l’approche du Dr Emmi Pikler, la motricité libre encourage l’enfant à bouger librement dans un environnement sécurisé. Toutefois, depuis cette approche, de nouvelles connaissances ont fait émerger l'importance de prendre en compte certaines tensions ou raideurs que peuvent avoir les bébés les empêchant d'évoluer dans les différentes étapes de leur développement moteur. De plus, on a depuis découvert aussi toute l'importance de considérer l’intégration des réflexes archaïques. Ces réflexes involontaires jouent un rôle clé dans le développement moteur et préparent l’enfant aux mouvements volontaires.


Dès la vie in utero, les réflexes archaïques se développent, car ils sont essentiels à la survie de bébé. Ils facilitent son adaptation à son environnement, dans le ventre de sa mère, à la naissance puis lors de son développement. Ces mouvements automatiques lui permettent de téter, de se retourner ou encore de lutter contre la gravité. Ces réflexes sont présents dès la naissance et structurent les premières acquisitions motrices, servant de base au développement du tonus musculaire et de la coordination.


Ainsi, encourager la motricité libre accompagnée de la bonne compréhension des réflexes archaïques en jeu dans chaque étape du développement psychomoteur de bébé vont l’aider à faire maturer son système nerveux, développer son tonus musculaire et stimuler sa croissance osseuse.


En ce qui concerne l’étape du retournement, il est essentiel de proposer :


  • Un espace sécurisé et stimulant : un tapis d'éveil ferme permet au bébé d'explorer ses mouvements sans entrave.
  • Du temps sur le ventre : le "tummy time" favorise le renforcement musculaire du dos et du cou.
  • Des vêtements souples : éviter les habits rigides ou trop serrés qui limitent la liberté de mouvement.
  • L’observation des réflexes archaïques : si certains persistent au-delà de l'âge attendu, ils peuvent gêner l’acquisition motrice et doivent être pris en compte.

Comment aider bébé à se retourner ?

Si bébé tarde à se retourner, voici quelques astuces pour stimuler son envie de bouger :


  • Attirer son attention avec des jouets placés sur le côté.
  • Alterner les positions entre dos, ventre et côté.
  • Encourager l'interaction parent-enfant par le jeu.
  • Observer son tonus musculaire : une hypertonie ou une hypotonie peut freiner l'acquisition motrice.

Bébé ne se retourne pas : faut-il s'inquiéter ?

Oui il est important de s'en inquiéter au plus vite, car un décalage dans le retournement va induire un décalage dans les étapes qui suivent (ramper, marcher à 4 pattes, etc.). Voici certains signes qui indiquent que l’étape est difficile à acquérir pour bébé :


  • Il a plus de 4 mois et ne cherche pas à pivoter.
  • Il adopte toujours la même position sans tenter d'explorer.
  • Il s'énerve quand il est sur ventre.
  • Il garde toujours sa tête dans l'axe, sans la tourner à droite ou à gauche.
  • Il semble gêné par un torticolis ou une asymétrie corporelle.


Si ces signes persistent, une consultation avec un professionnel formé peut aider à identifier d'éventuels blocages et proposer un accompagnement adapté pour franchir cette étape qui va influencer sur les étapes suivantes. La réalisation d’exercices ensuite, tels que mentionnés juste avant, pourront ensuite accompagner l’enfant, libéré de ses blocages, à savoir se retourner.


En règle générale, lorsque des bébés présentent un décalage dans une des grandes étapes de leur développement moteur, pour les aider il s'agit simplement de mettre en place les bonnes stimulations. Et lorsqu'on parle de stimulation, ce ne sont pas des heures de gym ou d'exercices complexes ! C'est uniquement des gestes du quotidien qui vont aider à les stimuler dans le bon sens (dans le portage, dans le jeu, dans les différents petits trajets quotidiens, etc.).


Le développement moteur ne se limite pas à une succession d'acquisitions motrices. Il repose sur un accompagnement bienveillant qui respecte le rythme de chaque enfant. Accompagner bébé dans son développement psychomoteur est essentiel pour favoriser son autonomie et son bien-être. En respectant son rythme et en soutenant son envie d’explorer, on l’aide à acquérir des habiletés motrices harmonieuses, avec des conséquences sur le long terme, ensuite sur sa posture, mais aussi ses capacités d’apprentissage, de concentration ou de mémoire !


C’est pour cela que nous vous proposons deux formations pour mieux comprendre et soutenir ce développement :

  • Kids Mov : pour les parents souhaitant mieux comprendre le développement moteur de leur enfant et adapter leur accompagnement.
  • Baby Mov : destinée aux professionnels de santé pour une prise en charge optimale du nourrisson, en tenant compte des réflexes archaïques et des étapes motrices clés.


En favorisant l'intégration des réflexes archaïques et en stimulant l'autonomie de bébé, ces formations vous donnent les clés pour accompagner bébé sereinement vers les grandes étapes de sa croissance. Comprendre ces processus permet d’offrir à chaque bébé les meilleures conditions pour s’épanouir dans son développement moteur et cognitif.

Capucine Vercellotti

Ostéopathe

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