Peut-on prédire le développement de bébé dès ses 3 mois ?

À 3 mois, chaque bébé affiche des comportements uniques. Certains sont toniques dès la naissance, tandis que d'autres se montrent plus tranquilles. Ces différences peuvent-elles offrir des indices sur leur futur développement moteur ? Quels signes, à cet âge, nous donnent des informations précieuses sur leur progression motrice ? C’est ce que nous vous présentons dans cet article !

Si vous vous occupez déjà de bébés au quotidien, vous avez sans doute observé que certains nourrissons sont toniques dès la naissance, tandis que d'autres sont plus tranquilles. Cette observation soulève une question : pourquoi certains enfants présentent-ils un développement moteur optimal et rapide, alors que d'autres progressent plus lentement ?

Les recherches d'une spécialiste polonaise* ont apporté des éclaircissements à ce sujet. Elle a mené plusieurs études pour déterminer si, dès deux ou trois mois, on pouvait prédire le développement moteur futur des bébés. Ses observations ont révélé que les comportements observés à trois mois sont de bons indicateurs de la capacité d'un enfant à s'asseoir seul à huit mois. Cette découverte est significative, car elle suggère qu'une intervention précoce est possible pour soutenir un développement moteur et cognitif optimal !

Par exemple, la capacité d'un bébé à tenir à plat ventre, notamment son aptitude à relever la tête dès 3 mois lorsqu'ils sont sur le ventre est un indicateur très interessant de son bon futur développement moteur.

L'une des premières observations concerne la capacité du bébé à tourner la tête de droite à gauche lorsqu'il est placé sur le ventre. Pour que cette observation soit possible, il est essentiel que l'enfant soit régulièrement positionné sur le ventre.

À trois mois, le réflexe de Landau commence à émerger. Ce réflexe, qui apparaît entre le troisième et le quatrième mois, se manifeste lorsque le bébé, placé en position horizontale ventrale, relève la tête et les jambes, adoptant une posture en extension semblable à celle d'un avion. Ce réflexe est crucial pour le développement du tonus postural mais aussi de la coordination entre la tête, le tronc et les membres inférieurs. Il prépare également le nourrisson à se mettre debout et à marcher.

Il est également important que le bébé puisse s'appuyer sur ses coudes lorsqu'il est sur le ventre. Cette position favorise le renforcement des muscles du cou et du dos, essentiels pour les étapes motrices ultérieures.

Une autre observation importante concerne les mains du bébé. À trois mois, les mains devraient être semi-ouvertes, avec le pouce dégagé. Cela indique que le réflexe d'agrippement est en train de s'atténuer.

Le réflexe d'agrippement, ou réflexe de grasping, est un réflexe archaïque présent dès la naissance. Lorsqu'on place un objet dans la main du nourrisson, il le saisit fermement. Ce réflexe est essentiel pour le développement initial de la coordination motrice globale de la main et de la préhension. Cependant, pour que le bébé développe une motricité fine plus contrôlée et acquière des gestes volontaires, il est crucial que ce réflexe disparaisse entre quatre et six mois.

À plat ventre, le bébé doit également présenter une extension de la colonne vertébrale. À cet âge, la position en boule avec les jambes repliées sous le corps devrait s'estomper, au profit d'une posture plus allongée. Les jambes commencent à s'étendre, et la colonne vertébrale adopte une courbure en extension, avec la tête relevée.

Au niveau des pieds, une position intermédiaire est souhaitable, ni en pointe ni en flexion complète. Certains nouveau-nés présentent des pieds très fléchis en raison du manque de place in utero, mais à trois mois, une position plus neutre est attendue.

Ces observations sur la posture ventrale du bébé fournissent des indications précieuses sur son développement moteur futur.

Lorsqu'il est allongé sur le dos, la symétrie de la tête du bébé est un indicateur important. La tête ne doit pas être inclinée ou tournée de manière préférentielle.

Une asymétrie persistante peut être le signe d'une plagiocéphalie positionnelle, une déformation crânienne caractérisée par un aplatissement d'un côté de la tête. Cette condition peut entraîner des tensions musculaires, rendant plus difficile pour le bébé de tourner la tête d'un côté à l'autre, et affecter son développement moteur à long terme en compliquant des étapes cruciales comme le retournement.

La position des mains est également significative. Comme mentionné précédemment pour la position sur le ventre, sur le dos aussi, les mains devraient être semi-ouvertes, avec une diminution progressive du réflexe d'agrippement.

Cette évolution permet au bébé de commencer à utiliser ses mains de manière plus fonctionnelle, en prévision de la préhension volontaire.

Au niveau du bassin, une légère extension est attendue, avec les jambes en rotation externe, c'est-à-dire orientées vers l'extérieur. Les hanches, les genoux et les pieds devraient former des angles d'environ 90 degrés.

Cette posture facilite des mouvements tels que le soulèvement des jambes, préparant le bébé aux étapes motrices suivantes, comme le retournement. Il n'est en effet pas rare de voir un bébé à trois mois qui se retourne déjà. Mais pour faire cela, il a besoin justement de soulever ses jambes pour pouvoir, en contractant les abdos, relever un petit peu les genoux et les hanches.

Ces observations permettent d'identifier précocement les bébés qui pourraient nécessiter un soutien supplémentaire dans leur développement moteur.

En intervenant dès 3 mois, il est possible de proposer des exercices adaptés pour stimuler les compétences motrices du bébé.

Pour les professionnels de santé souhaitant accompagner ses enfants, la formation Baby Mov offre des outils pratiques pour accompagner les bébés dans leur développement moteur, cognitif et émotionnel. Elle vous donne les clés pour observer attentivement ces signes dès trois mois et soutenir efficacement le développement moteur des bébés en intervenant précocement si nécessaire.