Le réflexe de Moro est un réflexe archaïque présent chez le nourrisson dès sa naissance jusqu'à 3 ou 4 mois de vie. Il aide bébé à maintenir sa tête dans l'axe, contribue à sa première respiration et participe à l'ouverture du corps. Appelé aussi réflexe de l'embrassade, il est indispensable à la structuration corporelle, émotionnelle et cognitive de l'enfant, sous réserve qu'il soit bien intégré. Les enfants qui ont un réflexe de Moro très prononcé peuvent expérimenter de l'hypervigilance et une moindre résistance au stress. Dans cet article, découvrez comment détecter les signes d'un réflexe de Moro persistant et les solutions pour aider l'enfant à l'intégrer.
Le réflexe de Moro est un réflexe archaïque qui apparait dès la 28ᵉ semaine de grossesse. Il fait partie des réflexes de base que les nourrissons ont dès la naissance, comme le réflexe de succion ou le réflexe d'agrippement. La présence de ces réflexes est d'ailleurs contrôlée par les professionnels de santé pour s'assurer de la bonne santé du nouveau-né.
Le réflexe de Moro se déclenche suite à un changement brusque de position (basculement de la tête vers l'arrière ou vers l'avant) ou une sensation de chute.
Le stimulus entraine d'abord une extension des membres : bébé ouvre alors grand les bras et les jambes vers l'arrière, écarte les doigts, parfois écarquille les yeux et prend une grande inspiration. Puis s'ensuit un réflexe de flexion brusque (généralement accompagné d'un cri puis de pleurs) pour retourner à la position initiale, comme une embrassade.
Des chercheurs, comme le Dr Svetlana Masgutova, experte en réflexes, ont émis l'hypothèse que le réflexe de Moro contribuait, entre autres, à la première inspiration du bébé à la naissance. Il permet aussi, à ce moment, le déploiement du corps, qui, jusque-là, était en flexion dans le ventre de la mère. Ensuite, le réflexe de Moro joue un rôle crucial dans le développement sensorimoteur des nourrissons.
Les chercheurs ont établi des liens entre le réflexe de Moro et la maturation du système vestibulaire. Celui-ci est responsable de l'équilibre et de la perception de la position dans l'espace. Il prépare également le maintien de la tête en position verticale et horizontale, qui sera nécessaire pour le passage à la position assise et debout, puis à la marche.
En outre, d'après Sally Goddard Blythe, experte en apprentissage, périnatalité et réflexes, le réflexe de Moro semblerait aussi lutter contre la morte subite du nourrisson. Cela en évitant un endormissement trop profond.
Le réflexe de Moro commence à diminuer vers l'âge de 3 à 4 mois et est intégré complètement vers l'âge de 6 mois. L'intégration se produit lorsque le système nerveux central se développe et que des réflexes plus complexes prennent le relais, comme le réflexe de sursaut.
Lorsque le réflexe de Moro est intégré, le bébé cesse de réagir de manière exagérée aux stimuli qui le déclenchent. Lorsqu'on est adulte, le réflexe de Moro peut se réactiver, mais uniquement en cas de chute très importante (une glissade en arrière, par exemple). En dehors de ce cas précis, il n’est pas censé persister davantage.
La non-intégration du réflexe de Moro peut avoir des conséquences importantes sur le bon développement de l'enfant. Cela peut affecter ses capacités d'apprentissage et de concentration en l'amenant à développer une forme d'hypervigilance et d'hypersensibilité aux stimulations extérieures, notamment le bruit.
Chez les bébés, un réflexe de Moro très prononcé amène à des problématiques de sommeil. Quand on les pose, ils se réveillent tout de suite, avec une inspiration forte et les yeux grands ouverts. Ce sont des bébés avec des réveils fréquents et un état de vigilance très marqué.
Imaginons un instant ce qui nous arrive quand on déclenche soi-même un réflexe de Moro, lorsqu'on a glissé sur une plaque de verglas : on écarte les bras, on écarquille les yeux, on a pris une grande inspiration, le cœur est en tachycardie, l'adrénaline monte, on est en panique... Ainsi, avec un réflexe de Moro très prononcé, même s'il ne se déclenche pas complètement, cet état est constamment présent en fond. Cela créé chez l'enfant des problématiques de concentration importants avec un faible seuil de tolérance au stress et une forme d'hypervigilance.
bébés que s'il est trop important, car il est même souhaitable que le réflexe reste présent. Lorsque c'est le cas, il faut redoubler de contact tactile (câlins) et de réconfort pour ramener un sentiment de sécurité et abaisser le stress que provoque le déclenchement du réflexe.
Lorsqu'on met un objet dans la main d'un bébé, on déclenche le réflexe d'agrippement. On constate alors que le réflexe de Moro ne se déclenchera que d'un côté. On peut donc solliciter ce réflexe d'agrippement en travaillant sur l'attachement aux parents pour intégrer le réflexe de Moro.
Lorsqu'il persiste au-delà de 6 mois, d'autres solutions pédagogiques doivent être mises en place :
- créer un environnement calme pour ramener un sentiment de sécurité ;
- exercice de la fleur.
Les réflexes s'intègrent avant tout par le mouvement. Il est donc important d'encourager les mouvements de flexion et d'extension, avec un travail de mouvements à plat ventre et à plat dos. Le meilleur exercice pour ça, c'est de travailler ce qu'on appelle le mouvement de la fleur : on se met sur le dos en se recroquevillant sur soi et petit à petit, on cherche à s'ouvrir comme une fleur.
Si vous êtes professionnel de santé et que vous souhaitez accompagner les bébés ou les enfants pour mieux intégrer ce réflexe avec des exercices précis, découvrez la formation Baby Mov. Si vous êtes parents et que vous voulez utiliser les réflexes archaïques pour faciliter le bon développement de vos enfants, y compris plus grands, découvrez la formation Kids Mov.
Capucine Vercellotti
Ostéopathe
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