Et si l’on vous disait qu’il existait un lien entre les réflexes archaïques et l’apprentissage ? Enfin, plus précisément avec les troubles de l’apprentissage… Votre enfant fait partie de ceux qui se tortillent sans cesse sur leur chaise et ne tiennent pas en place ? Il bouge tout le temps, écrit lentement et semble ailleurs ? À l’école, on lui colle l’étiquette "distrait", voire "hyperactif" ? Et si le problème ne venait pas de son comportement… mais de son corps ? Plus précisément, de réflexes archaïques non intégrés. Car lorsque ces réflexes primitifs, présents dès la naissance et censés disparaître naturellement, restent actifs, ils ont un impact sur les gestes, le niveau de concentration, la posture ou les émotions des enfants ! Dans cet article, nous vous aidons à comprendre le lien entre réflexes archaïques et apprentissage. Vous découvrirez comment repérer des réflexes non intégrés, leurs impacts concrets sur la vie quotidienne de votre enfant et surtout des pistes simples pour l’aider.
Les réflexes archaïques, ce sont les premiers mouvements automatiques du nourrisson. Ils apparaissent dès la naissance et pour certains, ils sont même déjà présents in utéro. Ces gestes sont instinctifs, car bébé ne les contrôle pas. Ils l’aident à survivre, à respirer, s’attacher à ses parents, se nourrir, se protéger.
Par exemple, grâce au réflexe de Moro, si la tête du bébé penche brutalement en arrière, ses bras s’ouvrent en croix, c’est un mécanisme de protection. Le réflexe de succion s’active instinctivement à l’approche du sein ou du biberon, ce qui lui permet de se nourrir.
Les réflexes archaïques sont activés par des stimuli sensoriels et physiques spécifiques. Dans le cas du réflexe de galant, un simple effleurement de la colonne vertébrale sur le côté entraîne, par exemple, une flexion automatique du tronc.
Mais ces réflexes sont censés disparaître au fil du développement psychomoteur de l’enfant. Comment ? Grâce à l’acquisition des différentes étapes de sa motricité volontaire. Les réflexes archaïques vont contribuer à leur acquisition, comme se retourner, ramper, marcher à 4 pattes, etc. et s’intégrer pour laisser la place à des mouvements conscients et volontaires. Mais parfois, ce processus ne se fait pas complètement, surtout lorsque certaines étapes ne sont pas correctement acquises par l’enfant. Les réflexes restent alors actifs, non sans conséquences.
Un réflexe est dit "non intégré" quand il continue à s’activer alors qu’il ne devrait plus. Cela peut être la conséquence d’un accouchement long et difficile, de tensions et raideurs dans certaines parties du corps (comme les cervicales), d’un manque de stimulation de l’enfant sur des positions qui l’aident à intégrer ses réflexes (pas de plat ventre par exemple) et/ou de la non-acquisition de certaines étapes cruciales du développement moteur comme le fait de ramper.
L’apprentissage, ce n’est pas qu’une affaire de cerveau. C’est aussi une affaire de corps bien organisé. Car avec un réflexe archaïque non intégré, c’est comme si on subissait un court-circuit permanent. Le corps réagit instinctivement à certaines stimulations sensorielles ou physiques. En reprenant l’exemple du réflexe de galant, un enfant à l’école qui y est encore soumis ne pourra pas s’adosser sur sa chaise sans avoir des mouvements parasites. On comprend donc à quel point cela peut perturber l’attention, la concentration, la posture, l’écriture ou la lecture.
Certains réflexes entrent également en jeu pour développer la coordination main/oeil. C’est le cas du réflexe tonique asymétrique du cou (RTAC). Chez le nourrisson, tourner la tête déclenche une extension du bras et de la jambe du même côté. Ce réflexe disparaît normalement quand l’enfant apprend à croiser la ligne médiane (en se retournant et en rampant). Mais si cette étape est sautée ou pas suffisamment pratiquée ? Eh bien le réflexe reste. Et résultat : à chaque fois que l’enfant tourne la tête en classe, son bras ou sa jambe bouge sans qu’il le veuille. Il en revient à lutter contre son propre corps. Il peut chercher des stratégies comme coincer le bras, croiser les jambes ou se tortiller sans arrêt… On pense à de l’agitation, on parle même parfois d’hyperactivité.
Mais en réalité, son corps ne fait que compenser. Ainsi pour donner des exemples concrets :
un enfant avec un réflexe de Galant aura du mal à tenir dans la position assise à l’école ou à table,
un enfant avec un RTAC persistant aura des difficultés à tenir un crayon et à écrire,
un enfant avec un réflexe de Moro persistant pourrait être très facilement stressé, car sans cesse sur le qui-vive en réaction à une hypersensibilité au bruit, à la lumière ou au stress.
L’enfant dépense son énergie à inhiber des mouvements parasites et il lui en reste moins pour apprendre. Le problème, c’est que cela peut être confondu avec :
des troubles DYS (dyslexie, dyspraxie…),
un TDA ou TDAH,
un comportement "immature".
Alors qu’il s’agit en fait de la conséquence de réflexes archaïques non intégrés, compliquant considérablement son apprentissage. Il faut tout de même noter que souvent, ces troubles DYS ou TDAH sont concomitants à cette non-intégration de réflexes archaïques, qu'il reste donc important de travailler !
Pas besoin d’être expert. Voici quelques signaux observés fréquemment chez des enfants avec réflexes non intégrés affectant leur capacité d’apprentissage :
Il gigote sans arrêt sur sa chaise.
Il tient mal son crayon.
Il colle sa feuille, ou ne la place jamais bien.
Il saute des mots en lisant.
Il écrit de travers.
Il a du mal à coordonner ses gestes.
Il se cogne souvent.
Il est hypersensible ou au contraire insensible à la douleur.
Il a du mal à se concentrer plus de quelques minutes.
Attention, évidemment, ces signes ne sont pas des diagnostics, mais des observations corporelles qui peuvent vous inviter à consulter un spécialiste formé en intégration des réflexes archaïques. Car la bonne nouvelle, c’est qu’on peut aider l’enfant, avec des stimulations très simples, à réintégrer ces réflexes qui perturbe son apprentissage !
Il s’agit de revenir à ce qui permet à l’origine, naturellement chez le bébé, à intégrer ses réflexes archaïques, à savoir le mouvement. Mais pas n’importe lequel, des mouvements simples, répétés, rythmiques et inspirés des étapes motrices du bébé.
Voici quelques exemples d’exercices efficaces :
le faire se retourner lentement sur un tapis, plusieurs fois par jour.
le fait ramper sur le ventre, en poussant avec les bras.
lui faire faire du quatre pattes, même à 7, 10 ou même 60 ans !
lui faire pratiquer la marche de l’ours (bras et jambes tendus, dos droit, en avançant croisé).
lui faire bouger les yeux en douceur, dans toutes les directions (liés aux réflexes de coordination).
Ces exercices sont accessibles, sans matériel, et peuvent se faire à la maison ou en cabinet. Ils reprennent les bases du développement moteur de l’enfant et sont l’occasion de temps de jeux avec votre enfant. Ce sont de simples exercices ludiques, mais qui peuvent avoir un impact direct sur son bien-être global en réduisant les tensions et les contraintes sur son corps et son apprentissage. Avec à la clé une meilleure capacité à se concentrer, écrire, apprendre !
Les réflexes archaïques sont une clé majeure du développement de l’enfant. Ils influencent directement sa posture, sa motricité, sa gestion des émotions… et ses capacités d’apprentissages. Quand ils ne sont pas correctement intégrés, le corps lutte de façon invisible et cela produit des conséquences mal comprises. Heureusement, il existe des solutions simples pour réintégrer ces réflexes, par le mouvement et le jeu.
C’est ce que vous apprenez à faire avec vos enfants ou ceux que vous recevez en consultation dans nos formations à destination des parents ou des professionnels de santé qui veulent prendre en charge les bébés. Alors, découvrez nos formations pour accompagner les bébés et les enfants dans l’intégration de leurs réflexes archaïques pour un apprentissage facilité !
Capucine Vercellotti
Ostéopathe
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